Derniers jours dans le Nord du pays

On était censé rester dans le Nord une semaine, et on y est maintenant depuis bientôt un mois et demi. On n’arrête pas de repouser notre départ vers le sud, mais il va bien falloir bouger un jour. Et ce jour-là, c’est ce dimanche. On a donc le coeur gros de laisser derrière nous cet endroit merveilleux qui était devenu notre petit coin de paradis. On aime tellement le monde ici! Et on a eu la chance de connaître plein de gens du coin, de partager leur quotidien, de participer à leurs activités et de nous joindre à leurs initiatives communautaires. Ni Thomas ni moi ne pensions rencontrer des gens aussi généreux et attachants, dont les valeurs sont similaires aux nôtres et dont le mode de vie nous inspire infiniment. On se compte très, très chanceux d’être tombé sur cette bande de hippies modernes.

On a quitté notre petit chalet dimanche dernier. Donna, la responsable de la Earth House (cette magnifique maison qui se transforme toutes les fins de semaine en cuisine communautaire) devait s’absenter pour une semaine et nous a demandé de garder sa maison et son chien pendant son absence. On a été très touché par cette marque de confiance! On a donc habité sans frais dans sa superbe maison, et on a même eu droit à la chambre des maîtres. Et j’étais bien contente d’avoir un chien à promener; je m’ennuyais de ça! Et pour la seconde moitié de notre séjour, on a eu un colocataire, un Californien de notre âge, super sympathique, avec qui on eu bien du plaisir. Un gars qui s’est construit son propre chez-lui pour 300$ (en optant pour des murs de boue et de ciment et en utilisant des matériaux recyclés), qui vit dans un village fonctionnant comme une commune et qui a quatre mères (il a été élevé par un couple de lesbiennes, qui se sont par la suite séparées et remariées). Tout un spécimen! C’est fou comme on peut s’attacher à quelqu’un en l’espace de quelques jours seulement! On était tous les trois super tristes pour les adieux.

C’est incroyable la confiance qui règne ici : Donna n’avait jamais rencontré le Californien dont je vous parle. Elle a accepté de le recevoir pour quelques jours tout simplement parce qu’il connaissait vaguement le fils d’une autre madame impliquée dans les activités de la Earth House. Facile de même. C’est fou, hein? C’est vraiment beau à voir en tout cas, et ça donne lieu à de belles rencontres!

Puisqu’elle m’avait vu cuisiner à la Earth House, Donna m’a demandé de prendre la relève, pendant son absence, pour cuisiner quatre desserts qui sont vendus au marché le samedi matin dans le but de recueillir des fonds pour la clinique de santé naturelle de la ville. Ç’a été tout un défi de préparer tout ça en même temps! Surtout que je n’en connaissais aucun! Mais ça s’est super bien passé et j’ai adoré mon expérience. Et c’est le genre de choses qui nous font sentir qu’on contribue à la vie du village. Et c’est ce qu’on recherchait en venant ici.

Et je vous écris en ce moment de chez Ken et Jen, dont on garde la maison pour quatre jours. Ça va devenir une profession! Jen était déjà au chevet de son père mourant depuis plusieurs jours, à Auckland (à 5h de route d’ici), mais il est maintenant décédé et Ken est allé rejoindre la famille pour les funérailles. Donc on s’occupe des deux agneaux mignons, des deux minous affectueux et des sept canards (qui se sauvent de nous systématiquement, sauf quand il est l’heure de manger). On va retourner chez Donna pour trois nuits à partir de demain (parce qu’on aime trop la place et qu’il règne chez elle un calme et une sérénité hors du commun), puis c’est le grand départ!

On a donc eu deux semaines bien chargées, et on a beaucoup bougé. On a pas mal aidé à la Earth House, on a beaucoup marché, on a passé du temps avec les animaux qu’on gardait, on a fait quelques activités avec notre « coloc », et le temps a filé comme l’éclair.

De son côté, Thomas traîne un rhume qui ne veut pas partir, mais il profite quand même un peu des environs. Moi j’ai mouché un bon mois en arrivant, comme si j’étais allergique à tout, mais là, ça s’est presque résorbé. Tous les voyageurs qu’on rencontre nous disent que ça a aussi pris quelques semaines à leur corps pour s’adapter à la Nouvelle-Zélande. J’ai l’impression que Thomas vit un peu ça, mais à retardement. Il était dix fois moins pire que moi à notre arrivée, mais là, les rôles se sont inversés. C’est peut-être aussi le fait que presque tous les gens avec qui on a habité ont une multitude d’animaux, une foule d’arbres et de plantes exotiques et des toiles d’araignées (et sûrement de poussière aussi) dans tous les coins de mur. On n’est pas trop habitué à ça. 🙂

L’autre soir, Thomas et moi nous disions que si le voyage devait abruptement prendre fin pour une raison ou une autre, on serait tout de même très satisfait de notre aventure. On espère que ça n’arrivera pas, mais disons que ça enlève de la pression pour la suite des choses. 🙂 On a vu seulement une infime partie du pays! C’est pour ça qu’on se botte les fesses pour quitter la région, même si c’est un peu à contrecoeur.

Voici quelques photos en rafale (et j’en profite là pendant qu’il pleut dehors et que la connexion est bonne!) :

Thomas qui conduit notre voiture sur la 90 Mile Beach, qui est considérée par certaines personnes du coin comme une autoroute plus rapide, efficace et sécuritaire (à marée basse bien sûr) que la route pavée

 

MC au pied du volcan éteint de la péninsule de Karikari

Coucher de soleil dans les collines entourant notre petit chalet

Thomas fait étalage de sa légendaire souplesse au Wagener Holiday Park

MC fait l’étoile à la magnifique Henderson Bay

Henderson Bay dans toute sa splendeur

Thomas prêt pour une randonnée au cap Reinga

MC regarde l’horizon au cap Reinga

Magic Land, ou le domaine qu’on a gardé la semaine dernière, avec Billy le gentil chien en avant-plan

Thomas super barbu aux Rainbow Falls, Kerikeri

MC au sommet de la St Paul’s Rock, à Whangaroa Harbour

Thomas devant la St Paul’s Rock, à Whangaroa Harbour

MC cajôle les agneaux à son réveil; non mais sont-tu beaux?

Oh, et j’ai oublié de vous dire : Thomas a écopé de sa première contravention pour vitesse excessive à vie! Fallait bien que ça arrive à l’autre bout du monde… 🙂 D’après les gens du coin, c’est un piège (parce que l’autoroute finit, mais la limite change beaucoup trop tôt avant la ville)… et on est tombé dedans jusqu’au cou : 230$ pour 29 km/h au-dessus de la vitesse permise. Aïe aïe aïe!

On vous réécrit quand on sera (enfin) plus au sud!